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Je suis un peu fatiguée d'hier. C'était bien d'être avec mes compatriotes, malgré la distance qu'il y a entre nous, que je m'efforce de traverser et que je ne sais pas si un jour disparaîtra.

Ils se méfient un peu de moi, parce que je suis blanche mais eux, ils n'acceptent pas les noirs non plus. L'amour et la connaissance que j'ai des cultures -car elles sont absolument plurielles- de mon pays n'est pas marquée sur ma tête. Ma figure ressemble plus à celle de la minorité riche qui gouverne à la capitale, qui est très exclusive, paternaliste et ne se mélange pas. Eux, la plus part, sont des métis qui se croient blancs ou qui donneraient tout pour l'être et viennent de régions plus chaudes et paysannes. Ils ne voient pas ce qui a du Noir en moi et que j'ai reçu dans les biberons pleins d'amour qui me donnait ma nounou Margarita et toutes les autres bonnes noires, ce que j'ai reçu dans toutes leurs histoires et durant tous les jours passés parmi leur "famille" dans les Palenques. Pour les gens de Margarita, tous ceux qui sont d'origine africaine son "famille". Quand je ris et quand je parle, ces gestes africains qui ont peuplé mon enfance font surface. Cela se sent à pleine lumière et c'est là encore un trait qui réveille la méfiance de mes chers compatriotes métis, qui son PLUS ou moins racistes. Les blancs purs et durs, par contre, lorsqu'il voient mes manières noires, imaginent que ce sont des caprices de fille gâtée. Par contre, après trois mois de négociations par téléphone avec un manager camerounes, je le rencontre. Et lui : "Mais, dis moi une chose, pourquoi j'étais sur que tu étais black?". J'ai donné la mauvaise réponse. J'ai dit bêtement : "parce que je viens de tel pays.". Qu'est que l'on peut être autiste. On s'envoie des petits mails tous les 5 mois. Des emails triviaux. Comme un fin fil. Un cordon ombilical digital. Et on espère se retrouver un jour et devenir des grands amis.

Ecrit par , le Mardi 30 Septembre 2003, 14:53 dans la rubrique Journal.
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